Qu’il s’agisse de conserver et de diffuser une vieille variété de rosier ou de régénérer un pélargonium devenu moins florifère, le bouturage est la méthode la plus appropriée. Pour un grand nombre de végétaux, la période de bouturage commence dès lors que les jeunes pousses de l’année se lignifient. De simple herbe, une tige se transforme peu à peu en bois, on parle alors de rameaux aoûtés.
Certaines variétés de plantes (à fleurs doubles, bicolores ou à feuilles panachées), fruits d’hybridations ou de sélection, se multiplient uniquement par bouturage. Aussi cette opération, peu coûteuse, revient à cloner, c’est-à-dire à reproduire la plante à l’identique, à partir d’un morceau de tige, de feuille voire même de racine. Bouturer est une pratique qui s’avère nécessaire. Elle est celle qui rend possible la sauvegarde de variétés locales, qui permet de garnir à moindre frais un massif, mais également de remplacer, par exemple, votre bel arbuste devenu malade ou trop volumineux.
Il vous faudra prélever au minimum une dizaine de boutures par spécimen, le taux de réussite variant selon les espèces. Si tous vos plants s’enracinent, profitez alors des bourses aux plantes pour troquer votre surplus, et ainsi faire découvrir vos variétés préférées. Vous l’aurez compris, le bouturage est la technique de multiplication la plus répandue pour les fleurs vivaces, mais aussi pour les arbustes et les arbres.
Et maintenant, tous à vos sécateurs !
Cinq règles pour un résultat optimal :
1 Ne jamais contaminer ses boutures Pour prélever des boutures, utilisez soit un greffoir, soit un sécateur très tranchant, que vous aurez stérilisé au préalable avec de l’alcool à 70°. Car, comme vous le savez peut-être, c’est au cours des différentes tailles que se transmettent les maladies.
2 Repérer les rameaux aoûtés “Mais que sont des rameaux aoûtés ?“
vous demandez-vous. Ce sont simplement les branches de l’année qui commencent à se lignifier, c’est-à-dire à produire du bois, à partir du mois d’août, d’où leur nom. Ils sont facilement reconnaissables grâce à leurs taches brunes qui gagnent peu à peu sur le vert ; signe que la lignification est en cours. Mais vous pouvez également les repérer en tâtant les rameaux ; en effet, la lignine qu’ils contiennent rigidifie peu à peu la tige.
3 Stimuler avec raisonLes hormones de croissance incitent l’enracinement des boutures et permettent ainsi de gagner du temps. Vous les trouverez sous forme de poudre ou en gel. Appliquez le produit à la base des boutures. Toutes les jardineries en proposent dans leurs rayons. Mais si vous avez du temps, il est inutile d’acheter de la poudre d’hormones. Certains végétaux d’ailleurs s’enracinent très vite (la renouée, la misère, le pélargonium, etc.). Pour ces derniers, l’hormone aura peu d’effet.
4 Bannir la floraison Il n’est pas rare que quelques fleurs viennent à s’épanouir sur des rameaux bouturés depuis peu : charmant, mais cette floraison épuise inutilement la bouture. Vous l’aurez compris, il est déconseillé de laisser la fleur en l’état, Supprimez systématiquement les fleurs qui apparaissent sur vos rameaux. En procédant ainsi vous favorisez l’enracinement.
5 Rempoter, un geste délicat ! Les boutures sont bonnes à rempoter lorsqu’un chevelu apparaît. Au cours du repiquage, les racines sont arrachées ; elles iront “goûter” au terreau enrichi de terre du jardin. Ce stress physiologique peut causer la perte de la jeune plante. Pour éviter une reprise difficile, rabattez les rameaux les plus longs, afin de conserver un port compact mais aussi de réduire la demande en sève. Arrosez souvent les premiers jours et stockez vos boutures dans un local tempéré (entre 15 et 20 °C).